Wednesday, September 5, 2012

Marie Antoinette's last letter




Marie Antoinette’s last letter, to her sister-in-law Madame Elisabeth in the early hours of 16 October 1793. It never reached Elisabeth, rather Robespierre kept it.

Following is the French, and then an English translation:

Ce 16 octobre, à quatre heures et demie du matin.

C’est à vous, ma soeur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse – elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien. J’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants. Vous savez que je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre soeur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais pas même si celle-ci vous parviendra. Recevez pour eux deux ici ma bénédiction ; j’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer : que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelle en fera le bonheur. Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils, à son tour, rende à sa soeur tous les soins, les services que l’amitié peuvent inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que dans quelque position où ils pourront se trouver ils ne seront vraiment heureux que par leur union ; qu’ils prennent exemple de nous. Combien, dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolation ! Et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami, et où en trouver de plus tendre, de plus uni que dans sa propre famille ? Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort.

J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon coeur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine. Pardonnez-lui, ma chère soeur, pensez à l’âge qu’il a et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut et même ce qu’il ne comprend pas. Un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurais voulu les écrire dès le commencement du procès, mais, outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.

Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois. Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe ; j’espère que, dans sa bonté, il voudra bien recevoir mes derniers voeux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais et à vous, ma soeur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurais pu leur causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et soeurs. J’avais des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent du moins que, jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.

Adieu, ma bonne et tendre soeur ; puisse cette lettre vous arriver. Pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon coeur ainsi que ces pauvres et chers enfants. Mon Dieu, qu’il est déchirant de les quitter pour toujours ! Adieu, adieu ! je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre ; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot etque je le traiterai comme un être absolument étranger.

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16th October, 4.30 A.M.

It is to you, my sister, that I write for the last time. I have just been condemned, not to a shameful death, for such is only for criminals, but to go and rejoin your brother. Innocent like him, I hope to show the same firmness in my last moments. I am calm, as one is when one’s conscience reproaches one with nothing. I feel profound sorrow in leaving my poor children: you know that I only lived for them and for you, my good and tender sister. You who out of love have sacrificed everything to be with us, in what a position do I leave you! I have learned from the proceedings at my trial that my daughter was separated from you. Alas! poor child; I do not venture to write to her; she would not receive my letter. I do not even know whether this will reach you. Do you receive my blessing for both of them. I hope that one day when they are older they may be able to rejoin you, and to enjoy to the full your tender care. Let them both think of the lesson which I have never ceased to impress upon them, that the principles and the exact performance of their duties are the chief foundation of life; and then mutual affection and confidence in one another will constitute its happiness. Let my daughter feel that at her age she ought always to aid her brother by the advice which her greater experience and her affection may inspire her to give him. And let my son in his turn render to his sister all the care and all the services which affection can inspire. Let them, in short, both feel that, in whatever positions they may be placed, they will never be truly happy but through their union. Let them follow our example. In our own misfortunes how much comfort has our affection for one another afforded us! And, in times of happiness, we have enjoyed that doubly from being able to share it with a friend; and where can one find friends more tender and more united than in one’s own family? Let my son never forget the last words of his father, which I repeat emphatically; let him never seek to avenge our deaths.

I have to speak to you of one thing which is very painful to my heart, I know how much pain the child must have caused you. Forgive him, my dear sister; think of his age, and how easy it is to make a child say whatever one wishes, especially when he does not understand it. It will come to pass one day, I hope, that he will better feel the value of your kindness and of your tender affection for both of them. It remains to confide to you my last thoughts. I should have wished to write them at the beginning of my trial; but, besides that they did not leave me any means of writing, events have passed so rapidly that I really have not had time.

I die in the Catholic Apostolic and Roman religion, that of my fathers, that in which I was brought up, and which I have always professed. Having no spiritual consolation to look for, not even knowing whether there are still in this place any priests of that religion (and indeed the place where I am would expose them to too much danger if they were to enter it but once), I sincerely implore pardon of God for all the faults which I may have committed during my life. I trust that, in His goodness, He will mercifully accept my last prayers, as well as those which I have for a long time addressed to Him, to receive my soul into His mercy. I beg pardon of all whom I know, and especially of you, my sister, for all the vexations which, without intending it, I may have caused you. I pardon all my enemies the evils that they have done me. I bid farewell to my aunts and to all my brothers and sisters. I had friends. The idea of being forever separated from them and from all their troubles is one of the greatest sorrows that I suffer in dying. Let them at least know that to my latest moment I thought of them.

Farewell, my good and tender sister. May this letter reach you. Think always of me; I embrace you with all my heart, as I do my poor dear children. My God, how heart-rending it is to leave them forever! Farewell! farewell! I must now occupy myself with my spiritual duties, as I am not free in my actions. Perhaps they will bring me a priest; but I here protest that I will not say a word to him, but that I will treat him as a total stranger.